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 ROTTEN BLOOD

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sandankhr
||- the Demon Wolf
sandankhr


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'cause heaven knows what you do to me. let you chain me up or set me free. you could suffocate or let me breathe. you could be the death of me.

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MessageSujet: ROTTEN BLOOD   ROTTEN BLOOD EmptySam 13 Juil - 0:00

ROTTEN BLOOD
prologue

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
18 Septembre 1995, l’affaire de la Fille du Four. Dans les tréfonds de l’Islande, cette île paradisiaque pour ses mers et ses forêts majestueuses, son faible taux de criminalité, ses belles petites maisons de toutes les couleurs et sa culture scandinave si respectée, cette île glaciale cache aussi ses sombres secrets. L’Islande, c’est aussi un fort taux de consanguinité, un peuple si petit qu’il y a fatalement des cousins éloignés qui se croisent, mais également des familles anciennes restées dans cette vieille tradition contre-nature de rester dans le même sang. C’est le cas de cette famille, celle de la Fille du Four. Un groupe de chasseurs étant tombé sur cette maison délabrée et puante proche d’une ferme dans le même état, elle y était complètement déserte mais ils ont été guidés par ces hurlements, ce petit bébé enfermé dans le four en guise de berceau le temps que ses parents reviennent. Du moins, berceau, au futur cercueil, à savoir ce que ces fous comptaient faire de ce pauvre petit bébé qui portait, autour de son cou, tel un collier de chien, une corde avec une médaille où était gravé vulgairement "Fille". Son prénom, oui.

La petite a été sauvée, heureusement. Soignée de diverses maladies, sous-alimentations et négligence impressionnante. Séropositive de naissance et atteinte d’une malformation au nez lui causant une narine bouchée, par chance, la petite fille n’a pas plus de déformations physiques et a été soignée de diverses infections et étranges plaies. Elle grandit belle, même si très peu normale, aux côtés de sa nouvelle famille adoptive aimante. Quant à l’affaire, elle n’a jamais eu de suite. Les rumeurs disent que la famille de paysans sauvages était très connue des forces de l’ordre, mais tellement puissante et menaçante qu’ils ne pouvaient rien faire. Malgré la médiatisation de l’histoire de Fille, renommée Arey Muninnsdottir, la jeune femme a réussi à garder son histoire secrète et tout le monde a oublié de se soucier de la vie de la Fille du Four. Et même si la rescapée de cette famille consanguine dangereuse et effrayante ne cesse de subir les conséquences de sa naissance anormale telles que l'accumulation de maladies mentales et physiques, elle a réussi à se construire une vie à peu près normale et stable. Elle a aujourd’hui 24ans, et elle qui pensait que ses origines étaient désormais enterrées, était loin de se douter que certains secrets s’accrochent à vous, vous griffent, vous lacèrent, et ne vous lâche jamais.

(c) DΛNDELION


Dernière édition par sandankhr le Lun 28 Sep - 12:33, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: ROTTEN BLOOD   ROTTEN BLOOD EmptySam 13 Juil - 0:02




chapter one: hallucinations


Pull away the world from me, I don't mind. As long as they don't separate you from me I'll be fine.


Une nuit étrange, c'est comme ça que tu l'as vécue. Eylín n'était pas avec toi ce soir. Elle travaillait dans un cinéma, et son poste était de nuit, alors vous aviez l'habitude qu'elle termine sa nuit chez elle pour ne pas te réveiller et risquer que ta maladie y réagisse mal. Ton sommeil avait toujours été sacré, mais également instable à cause de ta bipolarité. Soit insomniaque lorsque tu es en pleine montée, soit hypersomniaque lors de tes descentes. En ce moment, tu étais plutôt stable, en pleine normothymie, cette phase de la bipolarité qui est la plus calme. Ton sommeil était généralement de huit à neuf heures dans ce cas, c'est pourquoi tu ne t'étais pas réveillée si tard que ça. Mais tu avais mal, tu te sentais bizarre. Il y avait ces deux points en haut du crâne qui te faisait mal, ta mâchoire était engourdie et ta vision était brouillée, comme un appareil photo qui n'arrivait pas à faire la mise au point. Tu étais restée une bonne demi-heure au lit, à attendre au moins que ta vue s'arrange. C'était désagréable, en plus du souvenir de ces rêves que tu as pu faire. Tu te souvenais d'une forêt si sombre, des silhouettes, des murmures d'une langue que tu ne comprenais pas. Il t'arrivait souvent de faire des rêves étranges, mais cette nuit avait été bien trop désagréable, et les rêves de cette nuit ont été forts, bien plus que d'habitude. Et tu n'avais pas l'impression d'avoir récupéré. Tu étais vaseuse et avec cette nausée qui te remuait l'estomac. Tu grimaçais, gémissais, tournais dans ton lit. Merde, pourquoi ta tête déconnait comme ça? Et puis, ton corps aussi en fait, que tu sentais lourd, courbaturé, comme si tu avais fait des étirements bien trop intenses après avoir couru toute la nuit. Pourtant, tu n'avais pas bougé, tu t'es même couché assez tôt. Tu finissais par prendre ton portable, l'horloge y affichait dix heures du matin. Tu envoyais un message à Eylín pour lui dire que tu étais réveillée, qu'elle pouvait venir pour le petit-déjeuner, mais tu la prévenais que tu n'étais pas au meilleur de ta forme. "C'est normal?" T'avait-elle demandé, comme à chaque fois que tes maladies te jouaient un tour, mais aujourd'hui, non, tu sentais bien que ce n'était rien de tout ça. Alors, tu lui répondais cette négation, en ajoutant que ça te faisait chier. Le temps de se préparer, et elle serait chez toi.
Tu soufflais, jurais, te frottais la tête, t'étirais. Et finalement, tu te levais, descendant les escaliers de ton appartement en duplex pour filer dans ta salle de bain. Ton visage pourtant, dans la glace, paraissait normal, juste un peu fatigué. Tu soufflais à nouveau, presque déçue de ne pas trouver quelque chose d'anormal sur ta tête. C'était quoi le problème alors? Tu finissais par faire un brin de toilette et te regarder une dernière fois, avant d'hausser les épaules. A quoi bon, peut-être une nouvelle saleté que t'offrais tes maladies, tu n'auras cas en parler à ton médecin la prochaine fois que tu le verras. Ou pas. L'idée d'ajouter une liste de pilules à tout ton attirail était loin d'être plaisante. Tu en prenais d'ailleurs quelques-unes, celles que tu devais prendre au réveil. Deux blanches, une bleue, une verte pâle et une gélule blanche et bleue. Bipolarité, VIH, anti-dépresseurs, cancer. Tu serais sûrement morte sans ces petits bonbons colorés, tu avais besoin de la médecine, à cause de cette foutue famille, cette consanguinité. Le cancer de l'utérus qu'on t'avais annoncé à tes quinze ans seulement, tu l'avais vaincu, après qu'on t'ai retiré ce petit organe pourtant si important et qu'on t'ai prescrit divers traitements, dont celui-ci que tu devais garder à vie. Ça t'avais coûté une puberté déréglée, des petites formes de femme, une ménopause précoce, mais au moins, tu n'avais plus tes règles, ni la maladie. Quant au VIH, tu n'étais "que" séropositive, porteuse saine et bien traitée, alors, tu ne risquais rien, ainsi que ta copine. Même si c'était là, c'était suivi et tu devais le signaler à chaque fois que tu rencontrais une femme. Ca t'avais bien pourri la vie. Heureusement que Eylín était là, qu'elle comprenait tout ça. Après tout, une étudiante en médecine était sûrement la mieux renseignée sur le sujet. Tu étais vraiment bien tombée avec elle.
Le verre d'eau terminé, les petites boites jaunes rangées, tu coiffais un petit peu tes cheveux ébouriffés par la nuit histoire d'être présentable devant celle que tu aimais. Tes cheveux étaient rasés sur les côtés. Du travail en moins, un style particulier, mais aussi un côté pratique. Parce que tu avais ce tic, de tripoter tes cheveux et finir par les arracher. Tu faisais surtout ça sur les côtés justement, alors ce style de cheveux rasés tombait parfaitement et tu avais décidé de faire partie de cette équipe, l'air de rien. Il t'arrivais encore de passer ta main dans tes cheveux, tripoter un bout de mèche, mais c'est tout. Simple et efficace.
Tu avais eu le temps de déjeuner, après avoir enfilé ce short noir et un tshirt assez large de même couleur. Selon tes phases de bipolarité, ton appétit, ton sommeil, et ta libido avaient tendance à varier. Là, tu mangeais plutôt normalement. Un café, du pain, du beurre, mais vu l’heure tu savais que tu n’allais pas manger à midi. Ou peut-être un petit quelque chose histoire de remplir ton estomac et ne pas grignoter à une heure quelconque. Oui, tu avais tendance à faire attention à ta ligne, car lorsque tu étais en phase maniaque, tu avais tendance à être très gourmande et manger pour quatre, alors tu devais compenser, même si, avec la musculation que tu faisais à côté et les abdos tracés que tu avais au ventre, tu ne risquais pas de devenir obèse du jour au lendemain. En réalité, toi, de base, tu n’étais pas très gourmande. Tu avais un grand amour pour les cookies mais ça s’arrêtais là, rien de bien anormal. Tu avais tes goûts, tes préférences, mais à part manger à l’heure des repas et parfois autour d’un café avec le peu d’amis que tu avais, tu ne mangeais pas tant que ça. Tu faisais partie de ces personnes qui ne voyaient pas la nourriture comme quelque chose de si important. Le sucre, le gras, pour certains, c’était une passion qu’ils montraient même sur les réseaux sociaux avec diverses photos de leur plat préféré du fast-food du coin, pour d’autres c’était être fier d’être vegan ou allez savoir quel autre régime bizarre m’as-tu-vu qu’ils avaient inventé. Pour toi, la nourriture n’était qu’un besoin de ton corps, et parfois un petit plaisir de la vie comme ce cappuccino vanille que tu adorais au Starbucks, ou un cookie au caramel, mais rien de plus. Tant mieux, d’un côté ? Peut-être.

C’est une fois ton repas terminé, la vaisselle lavée et rangée, la tasse de café préparée pour Eylín, que tu te posais des questions. Une bonne heure était passée pourtant elle n’habitait pas si loin de chez toi. Une vingtaine de minutes, pas plus. Tu récupérais ton téléphone et lui demandait si tout allait bien, pas de réponse. Tu ne t’inquiétais pas sur le coup, car elle était peut-être au volant, ou dans un café du coin pour vous acheter quelque chose, petite surprise qu’elle te faisait de temps en temps. Mais c’était tout de même bizarre. Tu t’étais installé sur le canapé et tu avais commencé à regarder tes réseaux sociaux en attendant, ça te permettait en même temps d’avoir ton téléphone sous les yeux au cas où elle te répondrait. Comme toute personne de ta génération, tu avais Instagram et Facebook. Snapchat, tu avais mais tu évitais, tu trouvais ce réseau-là plutôt fait pour ceux qui aimaient vraiment montrer leur vie de partout. Facebook, ça te servait surtout à avoir des nouvelles de vieux amis et membres de ta famille adoptive, avec Messenger de relié pour leur parler, sans parler d’un rappel aux dates d’anniversaire. Toi, tu étais surtout Instagram. Toi qui aimais l’art, cette application avait tendance à toucher ces sujets-là. Photographie, dessin, tatouage… Il y avait de tout, et tu postais aussi de tes propres projets. Il n’y avait pas énormément de photos de toi sur ton profil à vrai dire, si on ne compte pas celles où tu es de dos ou le visage caché par tes cheveux pour surtout faire ressentir une ambiance ou un thème. Il y avait surtout tes photos et tes dessins, toujours assez sombres et glauque, avec ce noir et blanc, et souvent ce rouge sang qui ressortait. C’étaient tes trois couleurs fétiches. Parfois, il y avait aussi ces deux hommes dans tes photos. Un grand fin, et un petit métis. Mikael et Abel, tes meilleurs amis, tes frères de cœur. Ces deux garçons et toi étaient le trio d’inséparables, qui savaient tout l’un de l’autre et ne se séparerait sans doute jamais tant ils avaient besoin d’eux l’un de l’autre. Vous vous étiez rencontrés au lycée et vous ne vous êtes jamais quitté depuis. Mikael, il travaillait dans l’informatique, toujours derrière ses ordinateurs à bidouiller, c’est un grand timide mais incroyablement ouvert d’esprit, c’est surtout à lui que tu te confiais en premier. Abel, il était plus haut en couleur, extravagant, plein d’humour et de courage. Il était mécanicien dans un garage, et c’est généralement lui qui vous incitait à sortir et faire des folies. Ces deux-là, ils faisaient partie de ta vie, ils faisaient partie de toi.
Vous aviez une conversation à trois sur messenger, tu les avais salué comme tous les matins pour commencer la conversation, savoir comment ils allaient. Mikael avait le droit à son téléphone au travail et Abel… S’en fichait, alors les deux te répondaient. Tu leur racontais un peu, pour ce mal de crâne étrange, et Eylín que tu attendais toujours. Mika te rassurait en te disant qu’elle n’avait peut-être plus de batteries, ce genre de chose, Abel, lui, blaguait en te disant qu’elle était sûrement en train de te tromper avec sa magnifique coach de sport rousse. Aucun des deux n’était possible, Eylín avait toujours son chargeur sur elle, même avec le convertisseur pour voiture, à cause de son travail, et quant à sa coach… Elle était bien trop pipelette et Eylín avait en horreur ce grain de beauté pas très joli qu’elle avait au coin des lèvres. C’était quoi le problème, à la fin? Car voilà que deux heures venaient de s’écouler après son dernier sms. Peut-être était-ce à cause de cette migraine dont tu lui avais parlé ? En avait-elle marre de toutes tes pathologies, alors elle est partie ? Bien sûr que tu pensais à ça. Eylín était d’une patience en or, mais il n’empêche que tu avais déjà été plaquée par une autre fille parce que toutes tes tares la fatiguait. Ca t’avait marqué, alors oui, tu y pensais.

Tu avais tourné en rond, pendant encore trois heures. Toujours pas de nouvelles. Tu avais fait du ménage pour te changer les idées, un peu de rangement, pour finir sur ton canapé, ton ordinateur portable sur les jambes, à tourner en rond plutôt sur le net cette fois-ci, tout en continuant de discuter avec les garçons. Et puis voilà, on frappait à ta porte. Ton cœur ratait un rebond et tu te levais d’un saut, courant presque jusque ta porte. « Enfin.. ! Tu m’as inquiété, j’ai cru que… Minerva ? » Tu tombais de haut, ce n’était pas la belle blonde devant toi, mais une jeune femme un peu plus petite aux cheveux gris. Minerva était une sorte de voisine, elle vivait dans le même bâtiment que toi. C’était une amie, aussi. Elle était passionnée de paranormal, de monstres et différentes légendes, elle était assez étrange mais tu l’appréciais, tu n’étais pas non plus la fille la plus normale non plus, et puis, elle était une forme de réconfort, car elle savait tout sur ton affaire et n’en disait rien. Au moins, avec elle, tu pouvais totalement être toi-même. « Oh, ce n’est pas moi que tu espérais trouver derrière cette porte. » Tu soufflais, tout en lui faisant la place pour qu’elle puisse entrer, ce qu’elle faisait sans se faire prier. Elle avait souvent l’habitude de venir te voir sans prévenir, d’un côté par amitié, mais aussi pour veiller sur toi. Elle t’avais déjà sauvé, lors d’une descente où tu as failli te faire du mal. « Ouais, désolée. Ca fait au moins cinq heures que Eylín devrait être arrivée… » Tu fermais la porte derrière elle, elle t’observait. « Ah ? Bizarre. » « Ouais… » Minerva connaissait bien Eylín. A force de venir chez toi à l'improviste, il arrivait que la blonde était avec toi, alors elles avaient pu faire connaissance. Minerva a toujours vu Eylín comme une fille réglo, toujours sincère et parfois même un peu trop droite et parfaite. Mais le principal pour elle, c'était que tu étais enfin avec une fille bien.
Tu allais vers ta cuisine, lui préparant une tasse de café avec deux sucres, comme d’habitude pour elle. Elle la prenait dans ses deux mains toujours pleines de bagues en argent et aux ongles vernis de noir, hochant la tête pour te remercier. « Qu’est-ce qui t’amène ? » Lui demandais-tu, essayant de penser à autre chose, t’asseyant à ta petite table de cuisine. Elle te rejoignait.  


Vous aviez discuté, toute l’après-midi. Jules n’était jamais arrivé. Au moins, Minerva était là pour te faire penser à autre chose, te réconforter. C’était vraiment étrange, pourquoi elle disparaîtrait comme ça ? Elle ne répondait plus à tes sms, ni même tes appels. Tu tombais directement sur la messagerie. Si elle avait eu un problème elle t’aurait tenu au courant et tu ne lui en aurais pas voulu. Minerva était partie dans les coups de cinq heures de l’après-midi. Vous aviez discuté de cette fameuse nuit, ces rêves, ces douleurs. La jeune femme n’avait pas de réponse pour toi, mais au moins tu avais pu en parler. Elle ne t’avais jamais prise pour une folle, elle t’avais toujours écouté. C’était une bonne amie sur qui tu pouvais compter, même dans les situations les plus étranges. Peut-être justement parce qu’elle était passionnée de tout ce qui était paranormal et glauque, ce qui lui permettait, d’un côté, d’être comprise elle aussi. Car après tout, des personnes avec de telles passions étaient vues comme des fous. Le comble.
Et voilà que tu te retrouvais seule à nouveau chez toi, mais tu étais moins stressée. Minerva t’avait rassurée, ça ne faisait que cinq mois que tu étais avec Jules, elle avait le droit d’avoir encore quelques secrets. C’était sûr qu’elle ne te trompait pas, vous vous complétiez parfaitement et votre relation n’avait aucun point faible pour le moment. Peut-être avait-elle eu une urgence dont elle ne pouvait pas te parler, en tout cas, tout allait bien c’était sûr. Tu devais arrêter de t’inquiéter, être dépendante aussi vite. Tu l’aimais, c’était réciproque, alors tu respirais un peu.

Seulement voilà, deux heures plus tard, tu avais atterri dans ce bar. Tu étais fragile en amour, c’était comme ça. Tu avais tellement connu d’abandon, de rejet, que vu la situation, tu n’arrivais pas à rester sereine. Si encore elle avait une grosse journée de travail, un repas de famille, ou une simple envie de rester seule chez elle à réviser ou juste se détendre et prendre du temps pour elle, tu serais restée calme. Mais votre rituel du lendemain de travail de nuit était respecté, elle allait venir te voir maintenant que tu étais réveillé, et elle t’avait tenu au courant de son départ pour venir chez toi. De plus, tout avait l’air d’aller bien dans ses sms à ton réveil. La situation était bien trop étrange. Alors, Mikael et Abel avaient pris le relais de ce qu’avait commencé Minerva en te calmant et te parlant de tout et rien. Vous aviez bu, surtout toi et Abel. Mikael était généralement le Sam lorsque vous buviez ensemble, il était le plus réfléchi et responsable de vous trois, et puis, ce n’était pas un grand fan d’alcool. Généralement, quand il touchait à l’alcool, c’est qu’il n’était pas bien. Ca arrivait de temps en temps, car Mikael est également un grand sensible, un peu naïf qui se lançait dans des relations amoureuses qui finissaient par vite le détruire. Avec sa famille aussi, c’était plutôt compliqué. Il arrivait que sa mère l’envoyait totalement paitre, car elle ne digérait pas son homosexualité, pour une fois ce n’était pas dans le cliché et cette fois-ci c’était le père qui défendait son fils cadet. Mikael, il avait un père en or, c’était un soutien de plus avec vous deux. Mais ce soir, c’était plutôt toi qui buvais un peu trop. Le temps passait et même si vous aviez mangé une pizza ensemble pour éponger un petit peu, tu commençais réellement à ne plus penser correctement. L’alcool n’avait rien de bien grave comme effet sur toi. Tu devais juste éviter de trop en abuser à cause de ton cœur trop fragile, mais on savait que ta famille biologique était toxico, pas alcoolique. Surprenant d’ailleurs, car les deux faisaient souvent la paire. En tout cas, les médecins ainsi que ton médecin traitant actuel, le docteur Björnson, t’avais confirmé que tu pouvais boire comme tout le monde. Tant que c’était avec modération bien sûr. Ce qui n’était pas le cas ce soir, et c’était Abel qui t’avais finalement déposé chez toi. Il s’était donné du mal, a réussi à te porter bras autour de tes épaules jusque ton duplex, puis ton lit. Il était fort, il avait de sacrées épaules pour sa petite taille alors ce n’était pas grand chose pour lui, mais il n’empêche qu’il aurait pu te lâcher sur ton canapé et s’en aller. Mais non, il était un vrai frère, il pensait à toi et te protégeait d’une certaine manière. Il t’avais déposé dans ton lit, t’avais bordé, t’avais laissé une bouteille d’eau et un seau au pied de ton lit et est allé se coucher sur ton canapé. Il prenait soin de toi, et même si il était alcoolisé lui aussi, il n’avait pas dormi sur ses deux oreilles, faisant attention qu’il ne t’arrivait rien durant ton sommeil. Abel, c’était un homme en or, mais pas avec tout le monde. Abel, c’était également une teigne, un sang-chaud, et beaucoup trop méfiant des autres. Il était trop gentil lui aussi, sauf que comparé à Mikael qui tombait encore dans des pièges, Abel, il avait appris à se protéger, faire attention, pour que personne ne l’utilise une nouvelle fois et donne un coup-de-poing dans son cœur pourtant si grand. Même sa copine, avec qui il était depuis près de deux ans, devait continuer de faire ses preuves de temps à autre, ce n’était pas forcément une bonne chose, mais tout ça, c’était de temps en temps dans une relation dont il se mettait à fond et ne cessait de gâter celle qu’il aimait de tout son cœur.

Et lorsque tu t’étais endormie, c’était comme dans un film, lorsque la personne se couchait, tournait dans son lit et la coupure du lendemain était faite ; le soleil s’est levé. Tu n’as rien senti passer, mais tu avais bien récupéré malgré le mal de crâne et l’estomac barbouillé dû à l’alcool de la veille. Tu te levais en soufflant, frottant ton crâne, te découvrant toute habillée dans ton lit, tu te remettais la soirée en mémoire. Tu entendais alors du bruit en dessous, Abel était levé, tu te souvenais qu’il t’avait dit qu’il restait veiller sur toi pour la nuit avant que tu t’endormes. La première chose que tu ais faite avant de te lever, c’est vérifier ton téléphone encore dans la poche avant de ton jean. Plus de batterie. Tu soufflais. Tu te levais alors lourdement, Abel était déjà dans la cuisine à préparer la table, le café prêt et des œufs de préparés avec du bacon. Abel savait cuisiner, c’était surprenant venant de lui mais il avait été élevé comme ça en fait. A la Portoricaine, pour qu’il sache être indépendant, n’ayant pas à se nourrir de conserve et de plats préparés lorsqu’il vivrait seul. C’était une bonne chose, pour le coup il mangeait bien et vous étiez gâté dans des moments comme celui-ci. « Bien dormi ? » « Plutôt bien. Merci d’être resté. » « T’inquiète. » Il déposait les dernières tranches de bacon dans les assiettes. « Et voilà… Pour ma sorcière préférée. » Il te surnommait souvent comme ça ; la sorcière. Au début, tu n’aimais pas ça, ça te rajoutait une bizarrerie, mais au final, tant que ça venait d’Abel, tu t’étais habituée. « J’suis pas une sorcière. » Mais ça ne voulait pas dire que tu l’assumerais devant lui. « Merde, j’trouve pas mon chargeur… » Tu tournais en rond dans ta cuisine, fouillant les tiroirs, mais rien. « Prends le mien là-bas, j’pense que mon téléphone est plein. » « Ah, merci. » Tu le branchais à côté de la cafetière, remplaçant le petit téléphone blanc par ton grand noir bien plus avancé que celui du jeune homme. Abel avait moins de moyens que toi, mais ce n’était pas un accro aux réseaux alors il s’en fichait, il ne faisait qu'appeler et envoyer des messages avec la plupart du temps. Ton téléphone s’allumait, tu tapais ton code puis tu attendais, l’estomac serré. Tu espérais ne pas avoir manqué des appels de Eylin, mais qu’au moins, tu avais enfin des nouvelles. Et… Rien. Toujours rien. « Putain ! » Tu lâchais ton téléphone sur le plan de travail, sans le jeter car tu n’aurais sans doute pas les moyens d’en racheter un autre. « Toujours rien.. ? Pourtant il est onze heures, c’est vraiment bizarre.. ! » « On est d’accord ? 'Lin est peut-être un peu solitaire parfois mais elle me tient toujours au courant. Mec je comprends plus là. » Il s’approchait de toi, passait sa main sur ton dos. « Allez, respire. Mange au moins ? Tu t’es mise à l’envers hier soir, faut que tu te remplisses l’estomac. » Et il n’avait pas tort, car à peine sa phrase terminée que ton estomac grondait de plus belle, vous faisant lâcher ce petit rire malgré tout. Tu l’écoutais, t’asseyant avec lui à table, laissant ton téléphone charger dans son coin et profiter des soins de ton meilleur ami.
Vous commenciez à manger, Abel paraissait serein, mais ne cessait de t’observer de temps en temps. Comme si il t’inspectait, vérifiait que tu n’avais rien. C’était étrange venant de lui. C’est une fois ton repas terminé, la bouche encore pleine, que tu finissais par lui faire remarquer vu comme il fixait ton front. « Hm… C’est quoi le problème ? » Tu avalais ta bouchée, maintenant qu’il te regardait dans les yeux. « Tu me regardes bizarrement. » Là, il paraissait ailleurs, il hésitait, mais finissait par t’avouer : « Ouais, euh… Y’a eu des trucs bizarres hier soir. T’arrêtais pas de dire que t’avais mal au front et… Aux os. » « Aux os ? » « T’as jamais rien eu à ce sujet ? » « Non, pas que je sache. » « Vers la fin de la soirée aussi, meuf… T’as parlé dans une langue bizarre. On comprenait que dalle. C’était vraiment bizarre. » Là, tu commençais à te figer. Tout ce qu’il te racontait ressemblait à ce que tu vivais déjà depuis un moment. Ca te faisait penser à ton réveil de la nuit dernière, mais aussi ces rêves que tu faisais souvent où des silhouettes te parlaient dans cette langue incompréhensible. « J’ai dû me remettre à bégayer, rien de plus. Tu sais que ça ressort beaucoup quand je bois. » Tu noyais un peu tout ça avec cette excuse, espérant aussi d’un côté que ce n’était que ça, au final. Et puis, sauvée par le gong, on frappait à ta porte. « C’est Minerva. » Disait Abel, presque blasé, continuant de manger sans bouger d’un pouce. Tu bondissait de ta chaise, courant presque vers la porte. « Peut-être pas. » « J’te dis que c’est ce satané zombie. » Le jeune métis ne portait pas la jeune femme dans son cœur. Il l’avait toujours trouvé bien trop bizarre et envahissante dans ta vie. Il la trouvait trop fascinée par ton cas, comme si tu étais sa bête de foire. Ca faisait un moment qu’il te disait ça et te mettait en garde mais pour ce coup-là, tu te disais que ce n’était que de la jalousie que tu aies une nouvelle amie proche. Car Abel était aussi très possessif.
Tu ouvrais, et en effet, c’était bien elle. « Salut Arey ! » Elle se penchait sur le côté, découvrant Abel derrière toi. « Oh, salut Abel. » « Salut la Rodeuse. Y’a pas de cervelle fraîche ici, tu peux repartir. » Lui répondait-il, ne lui adressant même pas un regard, faisant semblant d’être soudainement très intéressé par son assiette. Minerva haussait les épaules à cela, habituée. Ils étaient un peu comme le chat et la souris au final, à se chercher sans arrêt. « Oh c’est plutôt l’odeur de tacos qui m’a attirée ici. » Il relevait la tête, la fixant. Tu secouais alors ta main au milieu de leurs regards pour couper cette foudre qu’ils s’envoyaient. « Hé c’est bon. Du calme. » « Ouais. » Elle entrait alors sans vraiment se gêner, sortant son téléphone de sa poche et pianotant dessus, elle paraissait concentrée et excitée d’une certaine manière. La porte refermée derrière elle, tu l’approchais tandis que Abel restait toujours dans son coin. « J’ai trouvé un article, enfin, ça tourne beaucoup dans les nouvelles de Reykjavik en ce moment, en fait. Regarde. » Elle te tendais son téléphone, le jeune métis vous observant du coin de l’œil. Tu lisais un article qui parlait de disparitions. 12 personnes étaient portées disparues depuis le début du mois, de profils divers, disparus de jour comme de nuit. Les recherches étaient en cours mais il n’y avait aucune piste, aucun indice. Les autorités tournaient en rond, c’était un total mystère. Tu faisais défiler la page sur le téléphone, il y avait d’autres articles à ce sujet. Certains parlaient de paranormal, d’autres de serial killer, ou encore que ces personnes seraient parti d’eux même pour une secte. Tu fronçais les sourcils. Ce genre d’histoire était presque impossible en Islande. Les sectes, pourquoi pas, le paranormal, l’Islande était plutôt dans une culture de folklore scandinave et pas de loups-garous, vampires et compagnie. Serial Killer, le taux de criminalité était quasi nul sur cette île alors à moins qu’il ne venait d’un autre pays, tu n’y croyais pas du tout. Mais, l’Islande était bel et bien l’un des pays les plus sûr du monde alors pour autant de disparitions, dans la capitale en plus, il fallait réfléchir à tout, en réalité. « C’est quoi ce bordel… » Puis tu regardais ton amie aux cheveux gris. « Et tu penses que… ? » « Ca se tient, non ? » « Merde, Minerva… » Enfin, Abel se levait, alors que tu passais ta main sur ton visage, commençais à transpirer et t’inquiéter. « Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Quel genre de connerie de satanisme tu lui as encore montré hein ? » Il arrachait le téléphone de ta main, lisait ce qu’il y était affiché, et alors, son visage changeait, se perdait, tellement confus. « C’est quoi ce bordel ? A Reykjavik sérieux ? J’y crois pas. » Il rendait le téléphone à la grisée, la fusillant du regard. « Tu l’inquiètes pour rien, arrêtes avec tes conneries de paranormal de merde. » « On en sait rien si c’est du paranormal, ducon. » Il roulait des yeux, soufflant. Il était peut-être de sang chaud, mais une insulte venant d’une amie à Arey lui passait au-dessus. Et puis de toute façon, ils passaient leur temps à s’insulter depuis des mois.


Tu avais fini là, sur ton canapé, la télé allumée mais ne servant que de fond sonore car tu n’arrivais pas du tout à t’y concentrer. Tu pensais, encore et encore. Tu préférais presque qu’elle t’envoie un message dans la journée pour te plaquer et te dire qu’elle voyait une autre. Au moins, tu serais fixée et tu saurais qu’elle n’était pas en danger. Tu regardais ton téléphone de temps en temps, faisant défiler les réseaux sociaux et les pages sans vraiment les lire, juste par pure addiction d’avoir le téléphone dans les mains, comme la plupart des personnes de ton âge. Et puis finalement, tu t’étais endormie.
Ca t’aurait fait du bien de faire une réelle sieste. Tu t’étais réellement défoulé la nuit dernière pour tenter d’oublier. Tu avais bu, dansé, marché. Et d’après Abel, tu avais aussi fait d’autres choses étranges. Tu en étais crevée et il aurait fallu que tu récupères quelques heures au moins maintenant que tu étais seule. Seulement voilà, tu avais été réveillée en sursaut par la sonnerie de ton téléphone. Tu n’y croyais même plus, tu pensais que c’était simplement ton ami métis qui te demandait comment tu allais, ou Minerva qui te donnait des nouvelles sur ces disparitions. Tu t’étirais et allongeais lourdement ton bras vers la table basse, récupérant le petit appareil noir. Et alors, tu émergeais d’un coup, tes yeux grands ouverts, lorsque tu voyais le prénom de Eylin s’afficher sur ton écran. Un sms. Tu te redressais, ouvrais le message, et alors, ta réaction fut encore pire. Ton cœur tambourinait contre ta poitrine, ton estomac se serrait et tu transpirais d’un coup. Sur ce message, il y avait une localisation, et quelques mots : « Viens me chercher, vite. » Ca te glaçait le sang. D’autant plus que la localisation donnait sur une maison au beau milieu de la forêt avec strictement rien autour durant des kilomètres. Tu avais tenté d’appeler, aucune réponse. Puis tu avais envoyé des sms. Un premier demandant si elle allait bien, un second pour savoir ce qu’elle faisait là, des points d’interrogation, un autre appel, mais rien. Tu voulais jeter ton téléphone au sol, l’écraser, le détruire, de rage. C’était insupportable. Peut-être que Minerva avait raison et qu’elle avait été enlevée, peut-être qu’elle avait réussi à récupérer son téléphone et t’envoyer ça avant qu’on ne la récupère. Tu ne pouvais pas te défouler sur ton téléphone trop muet, la localisation t’était précieuse désormais. Et puis, qu’est-ce que tu allais faire maintenant ? Y aller ? Donner l’adresse à la police ? Tu parles, la police ne t’écouterait jamais toi. La bipolaire dangereuse qui était surveillée par les autorités, elle passerait juste pour schizophrène en plus de ça et ce serait tout. Tu devais régler ça toi-même, pas le choix. Tu ne pouvais pas la laisser là, Eylin n’était pas le genre à plaisanter et te faire des frayeurs pareilles. Quelque chose se passait, elle était en danger. Tu devais agir.





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MessageSujet: Re: ROTTEN BLOOD   ROTTEN BLOOD EmptyDim 26 Avr - 14:30




chapter two : nightmare


Hallucinations, they satisfy. Our imagination's running wild. New sensations, sweet temptations. I can't tell what's real and what's hallucination.



L’Islande est une petite île, et pourtant, tu étais surprise de voir qu’il ne te fallait qu’une heure et demi pour aller jusqu’à cette fameuse localisation envoyée sur ton téléphone. Le taxi t’a laissé au bord de la route, devant cette boîte aux lettres numérotée d’un 9 qui était la seule preuve que tu étais à la bonne adresse. Il n’y avait rien autour, tu étais au beau milieu d’une forêt et le taxi allait sans doute prendre une bonne heure pour retrouver de la ville. Mais comment Eylín avait atterri ici ? Tu regardais autour de toi. La nuit commençait à tomber et la seule piste était ce chemin de terre à côté de la boite aux lettres, alors bon, tu commençais à marcher.
Tu t’étais rendu ici au culot, sans aucune préparation. Tu avais un sac à dos sur le dos, un couteau dans une poche, ton téléphone dans l’autre. Ton sac à dos ne contenait pas grand-chose en réalité, c’était plutôt au cas où tu aurais besoin de stocker des choses. Tu y avais mis une gourde d’eau, une batterie de secours pour ton téléphone, un porte-monnaie avec quelques couronnes, un sweat à capuche et une lampe torche. Tu n’avais pas pris tes papiers, pas même ta carte d’identité, rien, ce qui pourtant aurait été une bonne chose si tu disparaissais à ton tour. Mais justement, tu ne voulais pas que ça se retourne contre toi. Car des policiers pouvaient en avoir besoin, mais celui ou ceux qui faisaient peut-être disparaître ces personnes aussi. Tu espérais cependant qu’il n’y avait pas une histoire de ravisseurs, que Eylín se seraient juste perdue ou t’invitait à une surprise dans un chalet perdu avec des amis. Ce serait vraiment beaucoup plus simple, alors que tu voyais bien que rien n’allait, qu’il y avait bel et bien un danger. Et pourtant, tu marchais. Tu avais mis des baskets, un jean noir et un débardeur blanc, tes cheveux attachés. Un débardeur oui, en Islande. A vrai dire, ça faisait deux bonnes semaines que tu mourrais de chaud, que tu ne craignais plus du tout le froid. Mais ca ne t’avait pas spécialement alarmée, tu avais une ménopause précoce à cause de ton cancer de l’utérus qu’on t’a détecté à tes quinze ans. On t’a fait une hystérectomie, alors, ça t’as récolté des problèmes hormonaux impressionnants, dont cette ménopause qui te faisait avoir des bouffées de chaleur plusieurs fois dans la journée. Alors rien d’alarmant, tu n’auras cas enfiler le sweat lorsque tu ressentiras à nouveau le froid.

C’était long. Tu t’enfonçais de plus en plus dans la forêt et tu commençais à croire que ce chemin ne menait à rien, jusqu’à ce que tu aperçois un immense portail en ferraille rouillée reliée à ces barrières de barbelés qui protégeaient une propriété. Il y avait une vieille maison très grande, une autre plus petite à côté et une grange visiblement inhabitée par le moindre animal. Tout ça était loin de la belle Islande et ses petites maisons de couleur adorables. Là, c’était une maison sombre, à la pelouse haute, le toit pointu aux diverses tuiles manquantes, des ronces ayant grimpées sur les murs bruns à la peinture écailleuse voire trouée. A se demander comment il était possible de vivre là-dedans. Pourtant, c’est bien ce lieu que t’indiquait la localisation du message de Eylín. Peut-être que c’était alors un lieu pour garder les personnes enlevées, plutôt. Allez savoir. Tu pensais à tout ça mais dans tous les cas tu devais entrer. Si le téléphone de Eylín t’avais donné cette localisation c’est qu’elle y était, ce n’était pas un endroit indiqué au hasard car l’adresse officielle était bien à un kilomètre, là où se trouvait la boite aux lettres. Tout ça n’était pas un hasard, Eylín était là, quelque part derrière ce portail digne d’un film d’horreur.
Elle grinçait en plus de ça. Lorsque tu la poussais, le grincement aigu raisonnait dans tes oreilles et te faisait grimacer en même temps de te glacer le sang. Tu étais lancée. Désormais, tu étais entrée. Et dès lors que tu as mis un pied dans cette pelouse bien trop haute et pas du tout soignée, tu as senti quelque chose de différent. Quelque chose pesait sur toi, l’environnement était devenu lourd, désagréable. Tu n’étais pas la bienvenue ici, personne ne l’était. C’était comme si cette propriété était coupée du monde. Il y avait tout de même un chemin où la pelouse était plus basse, mais parce qu’elle était pliée, car piétinée. Il y avait bel et bien de l’activité ici, et le chemin menait directement jusque devant la porte de la grande maison. C’est arrivée en face de cette dernière que tu hésitais. Peut-être ton instinct de survie qui te hurlait d’arrêter tout ça. De faire demi-tour, rappeler le taxi et rentrer. Mais avec toutes les maladies physiques et mentales que tu avais, l’instinct de survie défaillant en faisait partie. Parce que tu as été psychopathe, que tu as été traitée directement enfant mais qu’il te restait des séquelles, tel que le manque d’empathie pour certaines choses tel qu’un enfant mort ou le suicide d’une personne, ainsi que cet instinct de survie qu’il fallait pousser jusqu’à frôler la mort pour que tu en ressentes une peur de mourir. Après tout, ces cicatrices de scarifications sur tes avants-bras le disaient bien. Alors tu poussais la porte, parce que l’amour t’y obligeait également. L’inquiétude, l’instinct de protection. Tu devais la retrouver, tu voulais la savoir saine et sauve.

Tu commençais par frapper. Une fois, puis une seconde fois. La porte était si fine, tu n’avais pas besoin de mettre de la force dans tes phalanges pour entendre que ça raisonnait. Aucune réponse. Tu prenais alors une inspiration et tu enclenchais la poignée, faisant un pas à l’intérieur. C’était sombre, toutes les lumières étaient éteintes. C’était tout aussi vieillot à l’intérieur mais l’endroit paraissait habité, car les meubles dans le couloir était rangés, et ce n’était pas si sale, il y avait à peine un petit peu de poussière. « Bonsoir.. ? » Tu haussais la voix. « Y'a quelqu’un ? » Toujours pas de réponse. Cela dit, lorsque tu appuyais sur l’interrupteur pour allumer la lumière du couloir, il y avait bel et bien du courant. Donc, cette maison était habitée, quelqu’un payait ses factures sinon il n’y aurait pas de courant et le compteur aurait été coupé depuis longtemps. C’est pourquoi tu hésitais à continuer. Tu entrais par effraction dans une maison, ce ne serait pas une bonne chose d’ajouter ça à ton dossier. Mais au pire, si de bonnes personnes étaient à l’intérieur de cette maison, tu expliquera la vérité. Que tu as eu peur pour ta petite-amie disparue qui t’as envoyé ce message avec cet endroit d’indiqué. C’était tout de même assez étrange pour en arriver là. Alors à quoi bon, tu commençais à t’introduire dans cette immense maison.
C’était vraiment vieillot, avec des meubles en bois et des tableaux accrochés au mur illustrant des natures mortes, des paysages ou des portraits qui n’étaient vraiment de ce siècle. La tapisserie tombait à certains endroits des murs et elle était même arrachée à d’autres. Ton cœur commençait à battre un peu plus fort plus tu entrais dans cette maison. Tu te trouvais finalement dans une pièce qui était visiblement une cuisine. C’était plutôt mal rangé mais rien de bien alarmant. Tu jetais un œil dans le frigo, mais tu le refermais directement en sentant cette odeur nauséabonde te monter au nez et t’agresser les narines –en tout cas celle qui n’était pas bouchée. « Quelle horreur, merde. » Ca te prouvait encore une fois que quelque chose clochait ici. L’odeur était si forte, ce n’était pas possible qu’un simple fruit avait moisi dans un coin. Tu continuais ton chemin, cette maison était beaucoup trop vide, pourtant, dans certaines pièces, la lumière était déjà allumée. Tu as pu trouver une salle à manger, dont la table était encore garnie de couverts et de pain dur comme de la pierre, ainsi que quelques bocaux vides. Des moucherons tournaient autour, ça te dégoûtait. Puis tu as trouvé un salon, et c’est ici que tu as commencé à fouiller, et en voir trop. Dans des tiroirs, tu as trouvé des photos de famille, diverses babioles inutiles, mais surtout, là, dans le dernier tiroir en bas du meuble télé, tu as trouvé un pistolet et des munitions. Il n’était pas du tout caché, d’habitude les gens avaient ce truc d’emballer leur arme à feu au moins dans un tissu, mais surtout, le mettre dans un coffre à code ou un endroit vraiment à l’abri des regards. Là, même un enfant aurait pu tomber dessus. Et puis, il y avait tellement de munitions ! Tu ne te faisais pas prier, tu récupérais les trois boites dans ton sac et gardait l’arme dans tes mains. C’était désagréable d’avoir un tel objet dans les mains, un objet qui pouvait tuer si facilement. Une arme à feu. Mais tu commençais à sentir un vrai danger dans cette maison, qu’il y avait bel et bien quelque chose de mauvais ici. Alors, tu devais avoir de quoi te défendre, ou moins faire peur, pour te protéger. Tu soufflais, osant à peine ouvrir le tiroir au-dessus. Mais il n’y avait que de la paperasse à l’intérieur, des journaux et des articles découpés. Mais pas n’importe quels articles… En lisant un petit peu, tu te rendrais compte qu’ils parlaient tous de ces fameuses disparitions. Tu frissonnais, puis le refermais vite. Il était temps de partir de cette pièce.
Tu prenais ton temps, pour bien voir ce qu’il y avait autour de toi, trouver le moindre indice qui te conduirait à Eylín, mais aussi parce que tu commençais à ne plus te sentir en sécurité. Tes poils se dressaient sur tes bras et tu avais des sueurs froides. Tu commençais à avoir peur. Sur quoi tu allais tomber, dans cette maison ? Tu serrais le pistolet dans tes mains, le moindre petit grincement et bruit étrange te contractait. Tu commençais à puiser dans ton courage pour continuer là-dedans. Jusqu’à ce que tu arrives au pied de ces escaliers. Tu manquais de sursauter, tes yeux s’ouvraient en grand, lorsque tu voyais là, en haut des escaliers, cette silhouette noire semblable à celles que tu voyais dans tes rêves depuis des jours. Elle ne bougeait pas, il y avait cette sorte de fumée noire autour d’elle qui la faisait flotter. Elle était comme dans un drap, tu n’arrivais pas à percevoir si c’était une femme ou un homme. Il tendait la main, pointait le bas du bout de son long doigt crochu, presque squelettique. C’est presque si il faisait penser à un détraqueur de Harry Potter, mais en bien moins effrayant tout de même, ce n’était qu’une silhouette sans visage. « Ne monte pas. Descends. » Sa voix fantomatique, grave et masculine raisonnait dans le couloir, faisait frémir tes tympans. « Que, quoi.. ? » C’était trop tard. D’un coup, il disparaissait, s’évaporait, comme une fumée de cigarette. Tu passais ta main sur ton visage, tu ne comprenais plus rien. Tu venais de l’halluciner ou il était bel et bien réel ? En plus de bipolaire, on devait te rajouter schizophrène à la liste ? Non, ce n’était pas possible. Pourtant, il ressemblait beaucoup trop à ces présences dans tes rêves. Et comme dans tes rêves, il ne t’a pas fait de mal. Même lorsqu’ils étaient plusieurs dans ton sommeil, aucun d’eux ne te blessait. Et même là, lorsqu’il était là-haut, tu ressentais cette même sensation que lorsqu’ils venaient dans tes rêves. Ce sentiment paisible, de sécurité. Était-ce de bons esprits ? De bonnes… Choses ? Tu avais envie d’y croire. Alors, tu l’écoutais. Tu ne montais pas ces escaliers et tu continuais ton chemin dans ce couloir, trouvant finalement un garage, puis, au bout du couloir, une porte en fer. Une porte en fer pas du tout rassurante, beaucoup trop brillante, comme si, elle, n’avait pas le temps de rouiller car elle était souvent passée. C’était sans doute la chose la plus neuve de cette maison. Tu avais un réel courage, peut-être aussi une chance de ne pas avoir un instinct de survie normal. Tu passais cette porte malgré tous tes sens en alerte. Tes yeux s’habituaient au sombre, tes oreilles écoutaient beaucoup plus et tes muscles étaient contractés. Il faisait plus chaud à l’intérieur, aussi, et il y avait une odeur âcre qui émanait de ce sous-sol, une odeur désagréable que tu ne connaissais pas. Tu descendais cependant, il y avait toujours de l’électricité et les interrupteurs t’obéissaient. Ce sous-sol était réellement étrange, il n’avait rien à avoir avec le reste de la maison déjà assez étrange comme ça. C’était glauque, tu avais l’impression d’entrer dans un laboratoire. Tu espérais cependant ne pas tomber sur des animaux déformés en cage reliés à des câbles, voire pire, des humains déformés en cage reliés à des câbles. Ta passion pour les films d’horreur n’aidait pas et ton imagination te jouait des tours, faisant serrer ton estomac.
Il y avait également un couloir qui menait à toutes les pièces, un couloir bien moins accueillant. Tu te figeais un moment face au mur, lorsque tu croyais reconnaître là, devant toi, des tâches de sang séchées projetées. Tu n’osais pas toucher, tu déglutissais, puis cette fois-ci, pour de bon, tu sursautais, lorsqu’un bruit sourd raisonnait dans tes oreilles. Le bruit métallique de la porte qui menait à cet endroit qui se claquait, puis un cliquètement semblable à un bruit de verrou qui se fermait. « Non… » Tu te retournais, courrais vers cette porte. « Noooon merde !! » Elle était fermée. Tu montais les escaliers, donnais un coup à la porte et tentais de l’ouvrir. Verrouillée. « C’est quoi ce délire ?! » Ta voix raisonnait dans les murs de ferrailles, puis une autre, derrière la porte. Enfin, d’abord un rire sadique, venant d’une voix abîmée par la cigarette, plutôt jeune, peut-être quelqu’un de la trentaine. « Hihihi désolée ma sœur ! Maman a dit que tu devais attendre ici ! Mais j’suis gentil, j’te laisse explorer les lieux ! Fais… Comme chez toi ! Ahahahah !! » « Quoi ? Ouvre-moi, fils de pute !! » Tu frappais la porte, tandis que tu entendais les rires s’éloigner. La porte était solide, donner des coups de pied ne faisait que t’abîmer les orteils et tes phalanges rougissaient directement lorsque tu y donnais des coups de poings. Ca ne servait à rien. « Bordel de merde !! » Tu hurlais de haine, de frustration, et de peur. Tu devais attendre ici ? Pour qui, pour quoi ? Dans quoi tu avais atterri ? Tu poussais un hurlement sur le coup, tu serrais les poings, là, devant cette porte, toute seule. Tu devais reprendre ton souffle, tu devais continuer. Qui sait, tu allais trouver une autre arme, ou une trappe, ou allez savoir quoi qui pourrait t’aider à t’en sortir. Tu descendais les escaliers en courant, tu perdais patience alors que ton cœur frappait ta poitrine. Ce n’était plus drôle, et maintenant que tu étais officiellement enfermée, la peur s’était pratiquement évaporée, car tu étais bel et bien dans la gueule du loup maintenant.

Tu tombais sur une première salle. En la fouillant, les mains tremblantes et l’adrénaline en train de faire bouillir ton sang, tu trouvais d’autres munitions que tu récupérais, des outils de médecine telle que des scalpels et des ciseaux, des bandages, des produits désinfectants. C’était quoi tout ça ? Tu récupérais cependant les bandages et les désinfectants, puis là, par terre, il y avait ces sacs. Des sacs poubelles où cette odeur âcre était beaucoup plus prononcée, où des moucherons volaient autour. Tu grimaçais, tu ne voulais pas savoir ce qu’il y avait dedans. Tu pensais à tout. De la nourriture périmée, de la viande moisie, des morceaux de corps en putréfaction… Tu passais ton chemin, toujours pas la moindre présence vivante alors que cet endroit puait la mort. Pas d’animaux, pas d’humain. Tu entrais dans une nouvelle pièce, et là, alors, tu l’entendais. Des pleurs, mêlés à une voix que tu connaissais bien. Une voix féminine, bien trop douce. La voix de Eylín. Tu courrais dans cette pièce, tu criais presque sans vraiment t’en rendre compte. « Eylín ? Eylín ! » Mais à l’intérieur, rien. La pièce était encore plus petite que les autres, comme un petit bureau. Il y avait des armoires, une table, et une vieille télé allumée. La voix venait de cette télé, et en regardant l’écran, malgré le noir et blanc, la mauvaise qualité d’image, tu la reconnaissais, là, attachée à une chaise. Elle pleurait, elle implorait qu’on la libère, qu’on ne lui fasse pas de mal. Eylín. « Mais qu’est-ce que- Non ! » Tu posais ta main sur l’écran sur le coup, comme si tu espérais la toucher elle. Elle était en vie, mais sa situation n’était pas du tout rassurante, rien ne te disait qu’elle allait le rester encore longtemps. Tu serrais l’arme dans ton autre main, tandis que tes yeux commençaient à larmoyer. Comment était-elle arrivée là ? Lui avait-on fait du mal ? Est-ce qu’elle allait bien ? Tu voyais ses larmes, tu l’entendais crier, ça te fendait le cœur. Tu étais plongée dans cet écran, tu ne voyais plus que ça, tellement que tu n’en remarquais pas l’homme qui entrait dans la pièce et fermait la porte derrière lui. « Un vrai petit lapin tombé dans son piège. » Il était immense, sa voix ressemblait plutôt à des grognements et il faisait bien deux têtes de plus que toi alors que tu faisais déjà 1m78. Il avait une barbe mal rasée, des lunettes, des vieux habits tâchés et sales. Il ne souriait pas et fonçait vers toi de ses grands pas lourds. Tout est alors allé très vite. Tu n’as pas eu le temps de réagir qu’il t’a attrapé par la nuque d’une force et d’une brutalité douloureuse, il t’immobilisait sans grande difficulté et te plantait cette seringue dans le cou. Ensuite, le noir complet. C’est tout, aussi facilement. Tel un lapin tombé dans un piège.



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